Armoiries de la Suisse

CONFOEDERATIO HELVETICA
Les autorités fédérales de la Confédération suisse

Page d'accueil
Courrier
Recherche

Kaspar Villiger: „Pour une Suisse qui ait de l'avenir“

COMMUNIQUE DE PRESSE   Embargo: 12.5.2000, 19 heures

Kaspar Villiger: „Pour une Suisse qui ait de l'avenir“

Vendredi soir, lors du 150e anniversaire de la Banque cantonale
lucernoise, le conseiller fédéral Kaspar Villiger a demandé aux milieux
de l'économie de rester conscients de leurs responsabilités éthiques et
de faire un usage responsable de leur liberté d'action. Kaspar Villiger
estime en outre que le peuple devrait être prêt à compléter
"l'indispensable responsabilité personnelle par un réseau additionnel de
solidarité".

 Le ministre des finances Kaspar Villiger a apporté les salutations et
les voeux du Gouvernement à la Banque cantonale lucernoise (LUKB), qui
fêtait vendredi son 150e anniversaire. Dans son allocution, le
conseiller fédéral a relevé que le succès de la LUKB était
principalement dû à une conduite sérieuse des affaires ainsi qu'à sa
connaissance profonde de l'économie locale, de la région et de sa
population. "La priorité a été mise sur la stakeholder value, soit sur
la valeur de la banque non seulement pour les propriétaires, mais pour
tous les groupements avec lesquels elle a des liens, tels que les
clients, les collaborateurs et les fournisseurs". Il est intéressant de
savoir que l'on peut également avoir du succès de cette manière, "et non
en se concentrant uniquement sur la shareholder value".

Partant de la LUKB et de sa devise "Ma banque", Kaspar Villiger s'est
penché sur les futurs facteurs de progrès de la Suisse et a fait part de
ses réflexions à ce propos sous le thème "notre Suisse". Depuis un
certain temps déjà, on constate une polarisation politique croissante
dans notre pays et malgré l'amélioration de la situation économique,
aucune détente ne se fait jour sur le plan politique, notamment entre
deux des quatre partis gouvernementaux. Bien au contraire: "Des
invectives complètement inutiles lancées de part et d'autre empoisonnent
le climat et détournent des véritables problèmes". Le différend qui
oppose la droite et la gauche est à nouveau plus prononcé et plus
profond; il s'agit en fin de compte de savoir quelle Suisse nous
voulons. Kaspar Villiger est d'avis que schématiquement, trois Suisses
se font face en ce moment: la Suisse uniformisée et solidaire par
obligation, la Suisse obnubilée par les performances et n'ayant aucun
esprit de solidarité et (justement) "notre Suisse".

De l'avis du ministre des finances, le postulat de la gauche, à savoir
"la Suisse uniformisée et solidaire par obligation" est un concept
pessimiste dépassé qui n'a jamais prouvé son efficacité où que ce soit.
Dans cette vision, l'équité est obtenue par le partage forcé des
richesses, le plein-emploi est atteint par une répartition du travail
contrôlée par l'Etat, les impôts sont matériellement harmonisés et les
prestations sociales
 élargies sans que l'on ait au préalable vérifié la viabilité économique
de ces transformations. Il a encore évoqué la méfiance viscérale de la
gauche envers le fédéralisme et envers la liberté d'action des
entreprises privées. "On souhaite par contre que les bénéfices qu'elles
réalisent soient soumis à l'impôt et partagés".

Selon Villiger, la méfiance envers l'Etat se retrouve également tout à
droite de l'échiquier politique qui en préconisant la domination de
l'économie sur la politique fait de notre pays une "Suisse obnubilée par
les performances et n'ayant aucun esprit de solidarité". Peu de dépenses
publiques, des quote-parts fiscales peu élevées: voilà ce à quoi ce
programme politique se résume. Le ministre des finances a fait part de
sa désapprobation en ces termes: "Ceux-qui se plaignent le plus de la
charge fiscale ne sont pas les contribuables qui ont un revenu moyen et
doivent élever leur famille, mais quelques nantis qui savent comment
payer le moins d'impôts possible en contractant certains types
d'assurance et font augmenter leur fortune par des gains en capitaux non
imposables placés en bourse". Il constate que, dans cette vision de la
Suisse, les oeuvres sociales se muent en établissements de bienfaisance
et que l'esprit de solidarité est tourné en ridicule. "Et pour compenser
le peu de place que cette Suisse fait au sentiment d'appartenance à une
collectivité et à un pays, certains leaders politiques tentent de
raviver ces émotions en prêchant l'exclusion et l'isolement".

Villiger a terminé son allocution en disant que "notre Suisse"ne peut
être ni une "Suisse uniformisée et solidaire par obligation" ni
une"Suisse obnubilée par les performances et n'ayant aucun esprit de
solidarité". En effet, à long terme, ni l'une ni l'autre ne peuvent
faire face aux nouveaux défis qui se présentent. Un compromis mou entre
ces deux visions ne constitue cependant pas une solution car le flou n'a
jamais conduit au succès. De son point de vue, seule une Suisse optant
clairement pour une économie libérale bien définie et respectant les
principes politiques, inhérents à sa tradition, de la démocratie directe
et du fédéralisme sera capable de survivre. Cette nation dont les
finances sont saines, est compétitive sur le marché. Elle respecte les
minorités et est fière de ses quatre langues. Elle est aussi
indépendante et sûre d'elle tout en sachant rester modeste. C'est
également un pays dont le peuple est prêt à compléter l'indispensable
responsabilité personnelle par un réseau additionnel de solidarité. Et
Villiger de conclure: "Une Suisse ouverte sur le monde qui affronte les
problèmes avec confiance et optimisme, une Suisse qui sait saisir sa
chance, une Suisse qui s'engage pour préserver les valeurs qui sont le
fondement même de son existence: c'est cette Suisse-là qui a de
l'avenir".

DEPARTEMENT FEDERAL DES FINANCES
Service de presse et d'information

 Weiterführende Informationen zu aktuellen Medienmitteilungen finden Sie
im "Hot Spot" auf unserer Website: www.efd.admin.ch.

12.5.2000