Pas de disséminations expérimentales de maïs et de pommes de terre transgéniques
COMMUNIQUE DE PRESSE
Décisions de l’OFEFP concernant les demandes à Oftringen (AG), Duillier (VD) et Bullet (VD)
Pas de disséminations expérimentales de maïs et de pommes de terre transgéniques
L’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) a rendu pour la première fois une
décision sur la dissémination d’organismes génétiquement modifiés. Il a refusé aussi bien la demande de la
société Plüss-Staufer AG pour un essai avec du maïs T25 à Oftringen (AG) que la demande de la Station
fédérale de recherches en production végétale de Changins (VD) pour des pommes de terre transgéniques.
Selon l’OFEFP, la sécurité de l’homme et de l’environnement n’est pas suffisamment assurée.
Les essais à Duillier et Bullet
La Station fédérale de recherches en production végétale de Changins voulait cultiver en plein champ des
pommes de terre transgéniques, à titre expérimental, à Duillier et Bullet. Objectif de l’essai : évaluer la
résistance des pommes de terre transgéniques au mildiou.
Deux aspects ont été déterminants pour rendre une décision négative pour les pommes de terre
transgéniques :
1. Le matériel génétique inséré dans les pommes de terre contient un gène résistant aux antibiotiques,
utilisés en partie en médecine. Les antibiotiques sont des instruments très précieux de lutte contre les
maladies. Chaque mesure qui pourrait contribuer au développement d’une résistance contre les
antibiotiques comme dans le cas présent doit être strictement refusée.
2. La connaissance et la caractérisation des constructions génétiques effectuées sont insuffisantes. Pour
pouvoir évaluer les conséquences d’une dissémination de pommes de terre transgéniques, des
informations très précises sur les manipulations réalisées sont nécessaires.
L’essai à Oftringen
La société Plüss-Staufer AG prévoyait de cultiver en plein champ du maïs transgénique, à titre expérimental,
sur deux parcelles dans la commune d’Oftringen. Objectif de l’essai: évaluer l’action de l’herbicide
glufosinate d’ammonium sur le maïs T25. L’essai a été exigé par l’Office fédéral de l’agriculture comme
condition d’homologation de cet herbicide.
Pour l’appréciation du maïs transgénique de Plüss-Staufer AG, le problème principal réside la dispersion du
pollen, qui peut certes être réduite par des mesures techniques, mais qui ne peut pas être exclue. Si le
pollen des plants de maïs T25 se dépose sur un champ de maïs traditionnel, les grains issus de cette
fécondation seront aussi génétiquement modifiés.
Conséquences pour l’image de l’agriculture
La question de la contamination des parcelles voisines par le pollen est un problème fondamental. Les
conséquences de la propagation de pollen provenant de plantes transgéniques touchent aussi les
agriculteurs qui veulent expressément produire sans organismes génétiquement modifiés. Si leurs champs
sont contaminés par du pollen de plantes transgéniques, non seulement ils induisent en erreur leur clientèle
mais ils se rendent même punissables, car ils vendent sans autorisation des produits alimentaires ou des
produits d’affouragement génétiquement modifiés.
L’agriculture suisse vit grâce à ses produits considérés comme purs et naturels. Les essais de plantes
transgéniques portent atteinte à cette image, ce qui peut avoir des conséquences importantes pour
l’agriculture.
Le monde politique doit décider dans ce domaine s’il approuve une telle situation. Tant qu’aucune décision
et qu’aucun seuil de tolérance n’existent, un risque unilatéral subsiste pour les paysans qui produisent
biologiquement ou traditionnellement.
Berne, le 16 avril 1999
Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage
Service d’information
Renseignements
- M. Hans Hosbach, division Substances, sol, biotechnologie, Office fédéral de l’environnement, des forêts
et du paysage (OFEFP), tél. 031 322 54 36
- Mme Ursula Jenal-Wanner, division Substances, sol, biotechnologie, Office fédéral de l’environnement,
des forêts et du paysage (OFEFP), tél. 031 323 03 50
- M. Rolf Wespe, Chef de presse, Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP),
natel 079 277 51 83
D’autres informations sur Internet : http://www.admin.ch/buwal